Le lancement de la campagne de sensibilisation contre la Violence basée sur le genre autonomise les femmes commerçantes à Koindu, Foya et Jendema-Bo Waterside
Le lancement de la campagne de sensibilisation contre la Violence basée sur le genre autonomise les femmes commerçantes à Koindu, Foya et Jendema-Bo Waterside
Dans le cadre d’une initiative révolutionnaire cherchant à protéger les femmes commerçantes transfrontalières, le projet de Création d’écosystèmes commerciaux inclusifs pour la stabilisation et la transformation (BI-BEST) a lancé officiellement sa campagne de sensibilisation contre la violence basée sur le genre (VBG) dans les communautés frontalières de Koindu, Sierra Leone, et de Foya, Liberia, en mars 2024. Cette initiative, financée par la Banque africaine de développement (BAD) et mise en œuvre par le Secrétariat de l’Union du Fleuve Mano (UFM), cherche à autonomiser les femmes commerçantes en les sensibilisant aux questions de VBG et en fournissant des outils de prévention et de recours. Cette campagne tire parti d’un effort de sensibilisation VBG précédent lancé en décembre 2023 dans les régions de Jendema-Bo Waterside, qui avait réussi à attirer l’attention sur les problèmes auxquels les femmes sont confrontées en matière de commerce transfrontalier.
La campagne de sensibilisation VBG est une composante essentielle du projet BI-BEST, qui porte sur l’amélioration de la sécurité pour les femmes commerçantes, souvent confrontées au harcèlement, à l’exploitation et à la violence dans leurs interactions commerciales quotidiennes. Ces défis, particulièrement fréquents aux frontières, gênent leur capacité à exercer pleinement des activités commerciales transfrontalières et à obtenir une autonomisation économique. Les activités de sensibilisation sont partie d’une mission plus vaste pour créer des environnements de marché sûrs et inclusifs pour les femmes commerçantes, un groupe économique vital dans la région.
La campagne, menée en collaboration avec les ministères du Genre de Sierra Leone et du Liberia, cherche à sensibiliser les femmes commerçantes, le personnel de la sécurité aux frontières et les autorités locales aux dangers de la violence basée sur le genre et aux mécanismes disponibles pour signaler les cas et y répondre. Les participants ont pris part à une série d’activités, y compris un défilé de chars dans les rues et les marchés principaux de Koindu et Foya, des discours, des spectacles culturels et des matchs de football. Ces activités avaient pour but de créer un dialogue ouvert sur les défis auxquels les femmes font face dans le commerce transfrontalier, et les mesures pouvant être prises pour les protéger. « Nous sommes ici pour garantir la circulation libre et sans crainte des femmes dans le cadre de leurs activités commerciales quotidiennes. La campagne vise à en faire une réalité, » a dit un représentant du ministère du Genre lors de l’événement.
La campagne a eu recours à un ensemble d’approches pour engager les populations locales, veillant à ce que les messages atteignent un vaste public. Les femmes commerçantes, les leaders locaux, les écoliers et les membres communautaires ont marché ensemble pour sensibiliser à la violence basée sur le genre, les messages étant exprimés en dialectes locaux. Le ministère du Genre, en collaboration avec le projet BI-BEST, a élaboré une série de messages clés portant sur la reconnaissance et le signalement de la VBG, en donnant aux femmes les moyens de lutter contre la violence et en encourageant la participation de l’ensemble de la communauté à prévenir les abus. Des posters et des T-shirts avec ces messages ont été distribués parmi les participants, renforçant ainsi les objectifs de la campagne.
Des spectacles culturels et des matchs de football avaient aussi été organisés pour impliquer davantage la communauté, en utilisant ces activités comme plateformes pour communiquer l’importance de la prévention de la VBG. En plus des activités communautaires, des maisons de presse locales et nationales avaient été engagées pour promouvoir l’événement, diffusant les messages de la campagne au-delà du public immédiat.
Le lancement été soutenu par un large éventail de parties prenantes, dont le personnel de sécurité aux frontières, des organisations locales de la société civile et des leaders communautaires. Des représentants des gouvernements de la Sierra Leone et du Liberia étaient présents, signe de l’importance de la coopération transfrontalière dans la lutte contre la VBG. Les femmes commerçantes transfrontalières, souvent vulnérables face à l’exploitation et au harcèlement, sont au cœur de la campagne. Une étude récente de l’Organisation internationale du travail (OIT) a mis en lumière le fait que les femmes commerçantes sont souvent victimes de harcèlement et d’exploitation sexuels lorsqu’elles traitent avec les agents des services frontaliers et d’autres acteurs dans l’écosystème commercial. Cette campagne visait à sensibiliser les femmes commerçantes à leurs droits et aux mécanismes de recours à leur disposition, leur donnant les moyens de reconnaître les abus et de les signaler.
Un des objectifs au centre de la campagne est de s’assurer que les femmes commerçantes puissent exercer leurs activités dans un environnement sûr, dépourvu de violence. Le projet BI-BEST insiste sur l’importance de créer des politiques sensibles au genre et d’améliorer l’infrastructure aux frontières en appui de cet effort. Même si la campagne de sensibilisation VBG a bien démarré, il reste encore du travail à faire. Parmi les recommandations essentielles résultant de la campagne figure l’établissement de structures localisées pour maintenir une sensibilisation et un engagement continus, en particulier pour les hommes de la communauté. « Créer un dialogue continu et des solutions axées sur la communauté sont essentiels pour briser les normes culturelles et sociales qui permettent la violence basée sur le genre, » a déclaré un représentant du ministère du Genre.
De plus, la campagne a souligné la nécessité d’améliorer les mécanismes de recours pour lutter contre la VBG. Une des prochaines étapes sera de mettre en place un guichet unique aux postes frontaliers où les femmes commerçantes pourront signaler les incidents de violence et de harcèlement et obtenir un soutien. Cette initiative devrait rendre les échanges commerciaux transfrontaliers plus sûrs pour les femmes, leur permettant de prospérer économiquement sans craindre la violence ou l’exploitation.
Le lancement de la campagne de sensibilisation contre la Violence basée sur le genre à Koindu et Foya représentante une étape importante dans l’autonomisation des femmes commerçantes et crée des environnement sûrs pour les échanges commerciaux transfrontaliers. Tandis que le projet BI-BEST se poursuit, la collaboration entre les autorités locales, les ministères gouvernementaux et les femmes commerçantes elles-mêmes sera indispensable pour assurer le succès de ces initiatives. Grâce à la sensibilisation, l’engagement de la communauté et les réformes de politiques, la région est sur la voie d’une plus grande égalité des genres et d’une autonomisation économique pour les femmes commerçantes. Il n’est pas simplement question de sensibiliser dans cette campagne — il s’agit d’améliorer la vie des commerçantes et de construire des communautés plus solides, plus résilientes dans l’ensemble de l’Union du Fleuve Mano.
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